Thierry, c’est le bistrotier au caractère trempé, celui qu’il est inutile de démarcher : l’âme de son restaurant c’est lui. Et comme tous ceux (rares !) de cet acabit, il est capable de vous intimider la terreur du quartier comme de vous parler, des coeurs à la place des yeux de ce dernier vigneron installé sur les contreforts du Massif central. Allez savoir, avec les vignerons – et ceux qui les aiment autant que lui – c’est à la vie à la mort. Ou presque. Mais quand Romuald débarque avec Christian Vache de la Monardière, c’est un peu comme si il revenait avec le fils prodige. Non, non, on n’exagère rien. Thierry est de ces hommes entiers, qui savent vivre chaque moment comme il l’a décidé.
Tenez : quand il vous raconte le menu, c’est bien simple, vous lâchez la carte et buvez ses paroles. Vous devinez ce qu’il faut choisir au regard qu’il vous adresse. Tant pis si vous étiez venu avec l’espoir de goûter vos premières coquilles St-Jacques de la saison. Vous repartirez en roulant, le ventre tendu de ce lièvre à la royale à se damner. Avec l’envie très partagée d’insulter ce fou furieux de la gastronomie… ou d’y réserver sans plus tarder votre prochain dîner avec vos meilleurs compagnons de soirée.
Thierry Bruneau, à retrouver un beau jour à l’Ebauchoir, 43rue de citeaux, Paris 12ème. Et en attendant… léchez-vous les babines, ici.