Mas Cal Demoura

Isabelle et Vincent Goumard Mas Cal Demoura

« On fait un produit qui donne du bonheur aux gens ». Vincent se retourne, regarde Isabelle, sa femme, et sourit.La complicité qui unit ces deux-là est incroyable. Un doux mélange d’énergie, de simplicité et d’exigence.

Leur amour du vin, ils l’ont cultivé séparément. Ni l’un ni l’autre n’était prédisposé à cette vie de vignerons qu’ils mènent depuis maintenant 13 ans.

Des dégustations, des rencontres, un club d’oenologie… chacun a formé son palais, et attisé sa curiosité. Leur rencontre s’est faite à Paris, dans le cabinet d’audit et de conseil dans lequel ils ont évolué pendant près de 10 ans.

Ils font donc partie de ces « néovignerons », qui ont tout lâché pour un retour à la terre :

« On s’est dit qu’on avait peut-être quelque chose à faire pour être heureux dans notre travail ».

On est en 2002, quand Vincent négocie son départ. Il passe son brevet qualifiant à Beaune et le couple entame en parallèle les recherches pour l’acquisition d’une propriété. Très vite, l’étau se resserre sur le Languedoc : non seulement la terre y est encore abordable, mais c’est aussi l’une des régions où tout est encore possible…

Le 12 novembre 2003, Vincent visite pour la première fois le domaine. Une évidence.

« C’est là », sentira-t-il. Isabelle partagera immédiatement son engouement pour ce lieu, dont le nom patois vient du latindelmorare = il faut rester. Tous deux rient, presque nerveusement, de ce clin d’œil du destin… Six mois plus tard, Isabelle et Vincent Goumard sont les nouveaux propriétaires du Mas Cal Demoura.

D’emblée ils se passionnent pour ce métier de la terre, à en oublier presque qu’il faut aller jusqu’au bout de la chaîne, et donner une rentabilité à leur labeur…

Ils ont à la fois une rigueur scientifique digne des premiers de la classe, et une sensibilité à la nature, au vivant, qui les pousse à se rapprocher de la philosophie bio, puis biodynamie.

Une conversion qui s’est faite avec ce bon sens qui les caractérise : ils avaient choisi une parcelle témoin, l’avaient divisée en 3, pour y tester 3 types de cultures différentes sur plusieurs années : « Mais en moins d’un an, les résultats sur la portion en biodynamie étaient tellement spectaculaires, qu’on a opéré la conversion de l’ensemble du domaine plus rapidement que prévu*. »

Petit à petit, la personnalité de leur vin s’est dessinée.

C’est à la fois d’une précision inouïe, ça mêle douceur et puissance, c’est d’une ampleur incroyable : que ce soit les vieux Grenaches de la parcelle Gineste ou la Syrah des Cambariols, on comprend qu’ici, rien n’est jamais laissé au hasard.

Car c’est bien dans la foultitude des détails que réside la difficulté. Ne rien lâcher, jamais… tout en respectant une chose essentielle : « Faire confiance au vin ».