Domaine Pellé
Paul-Henry a le regard pénétrant et rieur à la fois. Un vigneron qui – malgré son jeune âge – a déjà près de quinze millésimes à son actif. Ses terroirs de Menetou-Salon, il ne se lasse pas de les explorer. À travers son travail aux vignes, bien évidemment, mais aussi grâce à la gamme de vin que le domaine familial a su développer, au fil des années : une gamme très étendue, en blanc comme en rouge, pour coller au plus près des parcelles. Les noms valsent : les bornées, morogues, le carroir, les cris… L’appellation Menetou-Salon semble bien petite et bien discrète, à côté de sa voisine Sancerre, et pourtant, ce puzzle de lieux-dits cache des terroirs aux identités très marquées. Et si l’on ne devait en retenir qu’une ? Paul-Henry n’hésite pas une seconde : « Morogues, c’est vraiment le cœur du domaine, une zone plus fraîche, sur des calcaires, à 50 mètres plus en altitude du village. » Au fil des années, Paul-Henry a fait le choix (risqué !) de réduire la voilure, diminuant doucement mais sûrement la production du domaine. Une volonté farouche de se donner les moyens de faire toujours mieux, de miser sur la qualité en dépit de la quantité. Pour cet amoureux de vins identitaires, il n’y avait pas d’autres chemins possibles.
Si la passion l’a cueilli très jeune, la vocation s’est quant à elle réellement manifestée lors d’un stage incroyable en Bourgogne, auprès d’Olivier Lamy (domaine Hubert Lamy). Depuis, il a connu les déboires du métier : des millésimes coriaces, des gelées fatidiques… et puis – au fil du temps et de ce rythme si particulier du vigneron – des vins qui gagnent encore et encore en pureté, en élégance et en gourmandise à la fois. Malgré les épreuves, la beauté de ce qui reste et perdure : ces cuvées qui témoignent des progrès accomplis, de la force de la nature et de la résilience de la vigne.
Texte élaboré en collaboration avec Aurélie Soubiran