Domaine Goienetxea
Tout pour plaire. C’est un peu ce qu’on se dit, quand on rencontre Bixente Indart. Le gars est sympa, jeune et souriant, bosseur, engagé et inspirant.
Et puis, on goûte ses vins, et on se dit que vraiment, on risque d’y laisser des plumes. Ou plutôt, qu’on ne risque pas grand-chose : tout est bon, et même un peu plus que ça.
Après s’être formé auprès des plus grands (chez ses voisins du domaine Arretxea, auprès de Christine Dupuy du domaine Labranche Laffont à Madiran, chez Antoine Arena en Corse, chez son oncle Charles Hours à Jurançon, ou encore en Australie à côté de Margaret River), Bixente a récupéré les vignes de son père, sur les coteaux (archi) pentus d’Irouléguy. 5,5 hectares travaillés en bio depuis plus de 20 ans, qu’il bichonne avec dévotion. Bixente est basque, jusqu’au bout des ongles, et ne cherche qu’une chose : traduire l’émotion de ce terroir qui l’a vu naître… dans ses vins. Des vinifications parcellaires, sans intrants à l’exception d’un ou deux grammes de soufre selon les millésimes, l’usage de contenant permettant de préserver le fruit (foudre, béton, amphore) : « L’idée c’est de pas toucher les vins. Travailler beaucoup à la vigne… et retrouver la pureté du fruit dans le verre ». Une dégustation à l’aveugle de ses vins ? Un exercice incroyable : on ne s’attend pas à une telle maîtrise, venant d’un vigneron qui a signé son tout premier millésime en 2021. Des vins digestes et gourmands, oui, mais aussi d’une immense finesse, et d’une (déjà) grande profondeur.
Quand on l’interroge sur les vins qui l’émeuvent, il hésite, ça varie, selon les saisons et les émotions. Il cite le domaine de Montcalmès, la cuvée Coucou Blanc d’Elian Da Ros, pense à la famille Arena… et conclue « Il y a la qualité du vin… et il y a toujours les personnes qui se cachent derrière le flacon ».
C’est rassurant : même pour un vigneron d’une telle précision, même pour un tel acharné de travail, l’humain reste – au fond – l’élément central.
Un très jeune talent que l’on a envie de suivre… pour longtemps.
© Texte & photo Atelier Soubiran