Domaine de Montille

Etienne de Montille

Sise au cœur de la « grande Bourgogne », cette maison s’est taillée une belle réputation grâce au travail acharné d’Hubert de Montille, aujourd’hui disparu. Monstre sacré, c’est peu dire, et l’expression colle aussi à ses vins : des vins rustiques, des vins sublimes… pour peu que l’on soit prêt à attendre 20 ans pour les déguster. Oui, les vins d’Hubert commençaient tout juste « à goûter » comme on dit, à leur majorité passé. Et pouvaient se révéler carrément ensorcelants près d’un ½ siècle après leur naissance.

Difficile de passer après une telle figure, dont la notoriété dépasse largement nos frontières. Pendant un temps, seuls Etienne et Alix, deux de ses enfants, ont travaillé à une reprise familiale. Jusqu’à ce que débarque Brian. Ex-maître de chai dans la Sonoma Valley, cet américain aux yeux clairs avait tout à apprendre de ce côté-ci de l’Atlantique. Il rentre donc par la petite porte, en tant que simple ouvrier. Mais l’homme a plus d’un talent dans son sac et une vraie connaissance du pinot noir. Et puis, son sens de l’humour et sa diplomatie ne sont pas de trop, en cette période de transition. Désormais responsable viticulture et vinification, Brian est contaminé : les subtilités géologiques, l’étymologie et les légendes à propos de telle ou telle parcelle, le travail des sols ou l’usage des tisanes (l’ensemble du domaine est en biodynamie)… il est incollable. 

Aujourd’hui, ce sont 25 hectares que travaillent les 7 employés de l’équipe. De Puligny au Clos Vougeot, en passant par Pommard, Volnay, Meursault, avec également quelques parcelles plus au Nord, dans le secteur de Nuits-Saint-Georges, on œuvre ici dans la diversité. Un véritable atout selon Brian : chaque parcelle a sa personnalité et permet d’avancer plus loin avec les autres. Car, aujourd’hui comme hier, l’objectif reste le même : sublimer le terroir, sans fard ni béquille. Là est la continuité, là est la trame de la maison De Montille : accompagner cette transformation incroyable de baies de raisin en nectar, avec le moins d’intervention possible. Et quand Hubert faisait le choix de vins rustiques dont le temps était la clé de dégustation, Etienne et Brian recherchent davantage la délicatesse. Voilà peut-être la différence aujourd’hui : des vins à l’immense potentiel de garde, toujours, mais qui s’offrent à l’amateur dès les premières années. Une maison, plusieurs histoires…

Texte élaboré en collaboration avec Aurélie Soubiran