Domaine Marie & François Giraud

Marie et Francois Giraud

Rencontre en terres papales, avec Marie Giraud

Châteauneuf-du-Pape… Le nom fait rêver, que l’on s’y connaisse ou non en vin. Un nom qui sonne comme une légende, emplie d’Histoire et de mystère. Chez les Giraud, l’histoire de ce petit village perché, on la connaît par coeur. Le vignoble est dans la famille depuis très longtemps : « Mes grands-parents étaient bouilleurs de crus ! Ils travaillaient directement avec la distillerie de Châteauneuf-du-Pape », nous explique Marie.
Ce sont ses parents qui deviendront réellement viticulteurs, et qui créeront le domaine en 1974. À cette époque, ils travaillent essentiellement avec le négoce. Et c’est finalement François et Marie, le frère et la soeur, qui franchissent la dernière étape au début des années 2000 : faire leur propre vin, en se lançant également dans la vinification.

Les frangins sont parfaitement complémentaires : François se charge des vignes, Marie gère toute la partie commerciale. Entre les deux, il reste à vinifier justement : « Ça, on le fait tous les deux… C’est ce que l’on préfère ! ». Et justement, faire le vin, pour eux, c’est un jeu tout autant qu’un défi : à l’encontre d’un Châteauneuf traditionnel où les fameux 13 cépages autorisés sont assemblés, ici, on travaille dans la dentelle, en essayant notamment de traduire la spécificité du terroir de chacune des parcelles… « Tous ces terroirs, ça nous donne des vendanges qui durent 5 semaines ! Pendant cette période, avec François, on goûte tout, tous les jours. Nos vendangeurs le savent, ici, on prend le temps d’attendre la maturité optimale pour chaque cépage et chaque parcelle… »

Impossible de venir au domaine et de ne pas s’apercevoir de cette incroyable amitié qui unit le frère et la soeur. Et non contents de partager leur quotidien professionnel, ils partagent aussi leur passion du sport et de la nature, en réalisant ce truc de grands fous furieux de la transpi qu’est le trail (oui, oui, ces courses où le marathon, à côté, c’est de la balade en forêt). Un goût pour l’extérieur, pour la terre, qui les conduit tout naturellement à convertir le domaine en bio en 2008. Dans le coin, la seule vraie difficulté pour travailler sans chimie, ce sont les rendements, qui chutent drastiquement. Forcément, les premières années, ça peut être un peu dur économiquement avec une récolte divisée de moitié… D’autant plus que le domaine s’enorgueillit de belles mémés de 116 ans… qui ne peuvent plus produire autant que de jeunes pieds.

Mais Marie ne regrette rien, bien au contraire : « On se remercie tous les ans d’être passé en biologique : chaque année, c’est meilleur… Nos vins sont plus équilibrés, avec plus de fraîcheur.
Finalement, la terre nous le rend bien, tout ce travail… »

Ici, on fait des vins que l’on aime : « Moi, j’aime les vins qui ont du caractère, où tu ressens de la passion, des vins libres ». Cette notion de liberté est un vrai fil rouge. On y revient quand on parle de ce choix, pas toujours facile, de reprendre le domaine familial :

« C’était une évidence. C’est un métier difficile, c’est vrai… Mais tu es libre. »

Texte élaboré en collaboration avec Aurélie Soubiran