« On est un peu la génération prise de conscience »

Quand on écoute Vanessa, ça paraît évident. Et pourtant. Quand avec son conjoint Matthieu ils décident de tout plaquer pour devenir vignerons, pour que leur projet de vie leur offre une plus grande connexion à la nature, pour apporter – aussi – leur contribution et cultiver leurs parcelles dans le plus grand respect du vivant, on se dit que oui, c’est beau. Mais que peu de personnes l’osent, cette mise en pratique de la prise de conscience !

La terre d’accueil ? Le Roussillon et ses reliefs, et, surtout, l’un de ses cépages phares, le macabeu. Le véritable coup de cœur de leur histoire, à partir duquel ils ont construit leur gamme. Formée à la médecine traditionnelle chinoise, Vanessa a ce besoin d’une compréhension globale des choses, et cette attention au détail : elle n’a pas eu beaucoup à insister, avec Matthieu ils ont d’emblée travaillé les vignes en suivant les cycles lunaires, et en répondant au cahier des charges de la biodynamie. Si le terroir s’y prête, avec sa tramontane qui enveloppe le domaine 80 % du temps et assainit tout sur son passage, ça n’a pour autant pas été un long fleuve tranquille : « On a beaucoup de vieilles vignes : il fallait qu’elles se réinventent ! La terre c’était de la poussière… aujourd’hui, tu as de la vie, des plantes ! » Une conversion du végétal qui a rythmé leur apprentissage, depuis le tout premier millésime, en 2017. Une histoire qui ne fait que commencer, avec en fil rouge ce vœu de « gagner en finesse, d’aller plus loin dans la compréhension de la vigne, des vins, du vivant. La quête, c’est l’équilibre… »

Et quand on interroge Vanessa sur une fierté, elle s’exclame, très vite : « Des waouh j’en ai plusieurs ! Mais une des plus grandes émotions, c’est quand tu redécouvres littéralement ton vin, accordé avec un plat et que tu te dis : « C’est nous qui avons fait ça ?! »

Des vignerons partis de rien, et qui nous apportent déjà… beaucoup.

Texte par l’Atelier Soubiran / Photo Le Mas de la Lune