Last but not least…. Cette galerie de portraits conduite dans l’urgence et ce temps suspendu du confinement s’achève dans la discrète rue Augereau, à l’angle de la rue du Gros Caillou. Un tablier savamment noué à la taille, une chemise blanche entrouverte juste ce qu’il faut pour casser le code d’une restauration trop engoncée, Pierre sourit, du haut de ses 2 mètres. Avec Romuald, la rencontre date un peu. Autre quartier autre adresse, où Pierre faisait ses gammes. Comme souvent, c’est quand on devient son propre patron que l’on révèle qui l’on est, et ce que l’on veut : quand il a ouvert le Café de Mars, Pierre a rapidement fait comprendre que le vin n’était pas important… Il était primordial. Tout autant que le croustillant du biscuit du cheesecake, la précision millimétrée de sa mouture de café, ou le confort de la banquette en cuir rouge, là-bas, au fond. Offrant un verre de Grolleau des Breton au printemps comme un Fronsac de Moulin Pey-Labrie à l’automne, envoyant une boutade pour le petit couple d’habitués à la table 5 ou la moutarde pour cet homme seul qui n’aime sa viande qu’à point, Pierre est de ceux qui nous rendent le confinement terriblement long. Il nous rappelle à quel point l’expérience du restaurant peut être jouissive. Ce bonheur si simple et si acrobatique d’un repas savouré dans le luxe d’un service rondement mené.
Pierre Marfaing, à retrouver un beau jour au Café de Mars… et en attendant ici