Jean Wambergue

« J’aimerais bien être entouré de vignes ». Avec une candeur détonante, ce grand gaillard de 1 mètre 92 raconte une histoire d’ouvrier d’usine qui se prend à rêver de devenir vigneron. Jean est né là, à Saint-Pourçain-sur-Sioule. Propriétaire de plusieurs hectares de terres céréalières, il observe. Il voit les dégâts de ce qu’il nomme les « écarts climatiques ». Sur la grande culture, c’est tout bonnement un cauchemar. Il voit, aussi, les cancers des unes et des autres, autour de lui. Alors, quand il passe à l’action et acquière ses premières vignes, ça coule de source : il travaillera en bio. « C’est plus simple » : tout juste s’il ne s’en excuse pas.

Avec ses 1,5 hectares de Gamay, Chardonnay et Tressallier, il a produit son tout premier millésime en 2021. Une (micro) cuvée de blanc avec le cépage identitaire de l’AOC en étendard, le Tressallier, et un rouge sur le fruit, sans élevage bois. Jean est direct, dans son ton comme dans son fonctionnement. Il ne tergiverse pas, une fois qu’il sait ce qu’il veut, il y va. Il se lie d’amitié avec des vignerons voisins, qui lui permettent de vinifier chez eux en attendant qu’il puisse s’offrir un chai digne de ce nom.

Vendre ses vins ? Un métier qu’il ne sait pas faire. Il a donc cherché un agent, quelqu’un qui respecte son travail, et qui serait un vrai partenaire. Quand on goûte ses vins, on ne peut qu’être séduit : c’est franc, c’est plein et frais à la fois. Les notes de fruits sont là, on est un peu surpris. Un premier millésime de ce calibre, sur de si petites quantités, c’est peu courant.

Jean fait encore des extras à l’usine, cultive ses céréales et donne une part de plus en plus importante à son métier de vigneron. Un besogneux, qui bouillonne de projets. Un bâtiment photovoltaïque pour sa future cave, des plants de Pinot noir, et, bientôt, de nouvelles cuvées…

Vigneron à plein temps ? Un rêve qui nous semble plus qu’accessible, pour ce jeune homme de tout juste 31 ans…

Texte & photo par l’Atelier Soubiran