Clos Maïa

Géraldine semble pétrie d’envies, de rêves inachevés autant que d’une curiosité insatiable.

Géraldine Laval Clos Maïa

« Je rêvais de faire de ma passion du cheval mon métier. J’ai fait sport-étude, puis mes parents ont refusé que je poursuive. »

Elle a alors commencé des études en pharmacie, moyennement convaincue, jusqu’à ce qu’un autre rêve la fasse sortir des rails : devenir critique culinaire.

Ce n’était pas une lubie d’un jour, les plaisirs de la table comptent pour cette jeune femme aussi sportive que gourmande. Alors elle a lâché ses études de pharma et a suivi le conseil qu’un grand critique lui avait donné : « Exerce ton palais».Étant originaire du Bordelais, le plus simple et le plus courant était alors de faire le BTS « Commerce vins et spiritueux » de Montagne Saint-Emilion… avant de réaliser que ce qui la passionne le plus, dans cette formation, c’est la partie production. Au revoir le journalisme culinaire, bonjour les merveilles du vin…Et direction Beaune, pour le fameux BTS viti-oeno.

Cette année en Bourgogne, elle en parle encore, la fossette rieuse et l’œil pétillant : « C’était ma plus belle année de formation ». Elle y rencontre ceux qui sont encore aujourd’hui ses meilleurs amis. Une bande de vignerons, qui partagent la même philosophie, celle de faire du vin « vivant » : des professeurs passionnés, des lectures, mais surtout un déclic, encore, à l’occasion d’un salon de vins bio : « J’ai découvert ce que c’était que l’énergie du vin ».

Le virage suivant sera ainsi à la sortie de son diplôme d’oenologie, en 2007 : elle débarque dans les Terrasses du Larzac, invitée à participer aux vinifications au Domaine du Pas de l’Escalette, par Julien Zernott. Nouvelle révélation, pour cette jeune femme ayant pourtant grandi au cœur de l’un des plus prestigieux vignobles de France : « J’ai été bluffée par les terroirs ». 

Ensuite, tout s’enchaîne : le patron du Mas Jullien lui propose de faire les prochaines vinifications chez lui. Et ça a été la dernière marche peut-être qu’il lui restait à gravir : « Ce que j’apprenais correspondait exactement à ma philosophie… En fait, tout ce que je faisais avait soudain un sens ». Six mois plus tard, Olivier Jullien la titille :« Je crois que tu es prête pour t’installer »… Elle qui était depuis déjà presque 2 ans en fascination devant les terroirs (elle insiste sur le pluriel) du Larzac déniche alors 6 hectares de vignes, dispersées aux alentours du Cirque de Labeil.

Labeil, l’abeille… Maïa… Ne cherchez pas plus loin, elle avait trouvé le nom de son domaine : ce sera le Clos Maïa.

 Aujourd’hui, elle renoue avec sa passion de l’équitation, semble être dans la région depuis des décennies, et aime toujours autant réunir une bande de copains autour d’une bonne table.

D’ailleurs, elle le dit en riant, en passant devant cette sublime bâtisse d’époque où les travaux de restauration découragent tout repreneur : « Si on gagne au loto, c’est pas des chambres d’hôtes que l’on ferait ici, mais des chambres d’amis ! ».