Les Chais du Port de la Lune

Laurent n’est pas né dans les vignes. C’est auprès de sa cousine, propriétaire d’un château bordelais, qu’il découvre les premières saisons : les vendanges, les vinifs, la joie d’oeuvrer à transformer le fruit de son labeur en nectar. Quelques années plus tard, en 2014 précisément, alors qu’il est salarié dans une entreprise bordelaise, il ne se résout pas à « ne plus mettre les mains dans le raisin » : c’est ainsi que va démarrer l’aventure des Chais du Port de
la Lune. Dans la cuisine de son appartement des Chartrons, en plein Bordeaux, il se met à faire son vin dans une micro cuve, pour compenser sa réalité « hors-sol », avec des raisins de chez sa cousine.

« On a bien rigolé, on a continué les années suivantes, en augmentant les volumes, puis en allant chercher du raisin plus loin. »

2017 et 2018 sont des années clés. Les choses se sont diablement accélérées : Laurent est désormais 100 % producteur de vin, accompagné en coulisses par la discrète Annica, son associée en charge de l’administratif. Dans leur chai urbain, un bunker à retaper dans lequel la mairie de Bordeaux les a autorisés à vinifier, ils travaillent 15 cépages différents, sur 8 régions viticoles, en partenariat avec 12 viticulteurs, tous en bio. Laurent réalise les vendanges de chaque parcelle qu’il récupère, il avale les kilomètres, rentre dare-dare au bunker pour vinifier, sans aucun intrant oenologique, et des doses homéopathiques de soufre. Aujourd’hui, il rêve d’un petit fermage près de chez lui, mais profite de cette ouverture au monde que ce choix de vinifier des raisins d’ailleurs lui off re. Avec, en fil rouge, cette soif de réaliser des jus chaque fois singuliers, dans une recherche de pureté et d’accessibilité. Et les mains dans le raisin, toujours.